Il faut que je me livre telle que je suis

Les confessions détonantes, et inédites, d’une des femmes les plus connues et emblématiques de la Belle Époque et des Années folles. Vingt ans après Idylle saphique, Liane de Pougy reprend la plume. Le jour de ses cinquante ans, la courtisane devenue princesse Ghika commence un journal qu’elle réserve aux lecteurs de l’an 2000. Ce sont les « Cahiers bleus ». Les deux premiers, remplis dans l’été 1919 et présentés ici, pour la première fois, dans leur intégralité, invitent à entrer dans l’intimité du Pavillon de Noailles, à Saint-Germain-en-Laye, et à faire l’expérience d’un autre « temps retrouvé ». Ces notes au quotidien, nourries de réminiscences, dressent le portrait d’une séductrice aimant les femmes, qui s’amuse ou s’agace de Georges, son jeune époux. Meurtrie par la mort de son fils, Marc Pourpe, héros de l’aviation en 1914, elle lutte contre la méchanceté des choses en ouvrant son salon au meilleur des avant-gardes. On y croise Natalie Barney, Max Jacob, Reynaldo Hahn. Le plaisir que l’on prend à lire ce document sur les lendemains amers de la victoire vient de la variété de son ton et de son réjouissant désordre. On découvre, dans ces confessions impertinentes et cette chronique du monde des arts et du spectacle, un esprit plein de fantaisie qui ne rate jamais l’occasion d’une scène de comédie. « La gourmande Liane a un don particulier pour dévoiler son cœur et celui des autres, sachant choisir pour cela, parmi l’infinité des détails vrais, les lumières et les ombres qui font vivre et vibrer les contours humains. » – Salomon Reinach