Douce France

« De tous les dangers, le plus grand est de sous-estimer son ennemi ». Pearl Buck Pour prendre l’ascendant sur la petite bande de sa cité de Bagneux, Mohammad a mis la main sur un pistolet et décide de s’en prendre aux kouffars à l’église du quartier. Quand il se retrouve nez à nez avec le jeune prêtre, plus personne ne peut l’arrêter et il lui tire dessus à bout portant. La BAC surgit, des coups de feu sont échangés et un jeune de la bande est tué. Immédiatement, la cité s’enflamme, cris de vengeance et appels à manifester, la mécanique des émeutes se met en marche et elle est très contagieuse. Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, toutes les banlieues sensibles entrent en ébullition et les armes sortent des caves. Fusillades, assassinats, policiers abattus, ce que tous les gouvernements redoutent depuis des décennies survient : un conflit ouvert sur le sol national. Conseiller sécurité à l’Elysée, Yves Le Naour perd patience devant les atermoiements, les petits calculs personnels et les manoeuvres d’officines des hauts fonctionnaires qui l’entourent. Membres du gouvernements, directeurs de la police ou préfets, aucun ne veut monter en première ligne et tous cherchent d’abord une solution qui protégera leur carrière. Le temps presse, la France est au bord de basculer. En compagnie d’un sénateur et d’un responsable de l’opposition, Le Naour franchit le Rubicon et décide d’entrer en contact avec les militaires. L’étincelle est allumée… Haut fonctionnaire évoluant dans les plus hautes strates du pouvoir, Céline Cléber écrit sous pseudonyme. La force de son récit réside dans le réalisme des événements et l’extrême ressemblance des personnages avec les dirigeants qu’elle côtoie au quotidien. Le lecteur est immergé dans les coulisses du gouvernement de la République et comprend ce qu’il risque d’advenir le jour où celle-ci vacillera.