Les merdailleux

À la Plaine Saint-Denis, dans le Paris ouvrier de la Belle Époque, trois gamins s’inventent un monde... jusqu’au jour où la réalité les fracasse. Félicien, Désiré et Félix-Marcel, copains inséparables, passent leur temps entre l’école publique, les marchés de brocante, les friches industrielles et l’écorcherie. Ils connaissent tous les coins, toutes les combines. À douze ans, ils parlent politique, détournent des invendus, fuient les placiers, chassent les rats, s’amusent à singer les adultes. Jusqu’au moment où un crime sordide, un meurtre brutal commis de leurs propres mains, vient briser net la frontière entre jeu et violence. Dans ce roman réaliste aux accents historiques, Dominique Dayau ressuscite avec verve et précision l’atmosphère rugueuse de la Plaine Saint-Denis à la veille de la Grande Guerre. On y découvre une jeunesse populaire tiraillée entre l’école laïque et l’usine, les rêves de révolution sociale et les premiers élans de nationalisme. Violence scolaire, brutalité sociale, délinquance juvénile, crise d’autorité... Autant de thèmes terriblement actuels qui résonnent dans ce récit drôle, dur et sans concession. Car sous le vernis de l’enfance, la violence périscolaire est déjà là, tapie, prête à exploser. Les merdailleux, ce sont ces enfants de rien, pris dans les engrenages d’un monde qui les dépasse, à deux pas de la guerre.