Le lys brisé

Jeanne, une paisible bergère lorraine ? Possible, mais certainement peu probable. Mais alors, qui était-elle ? Bien que Jeanne d’Arc exposât à la vue de tous cette réponse, personne ne voulut l’entendre. Jeanne du Lys ou Jeanne d’arc, arborait un écu où deux fleurs de Lys étaient séparées par une épée couronnée, barre symbolique, brisure, signe de sa bâtardise de ces autres Capétiens, les Valois. Cet écu, ces fleurs de lys en font d’elle incontestablement un membre de la famille royale. Qui d’autre aurait osé arborer ce signe de la famille de France sans la reconnaissance des siens ? On l’aurait retrouvé bien vite au gibet de Montfaucon, on n’était pas particulièrement tendre avec les usurpations d’identité au Moyen Âge ! Quel est le maillon qui alors la rattache à la famille de France ? Qui pouvait bien être le père ? Le Roi Charles VI. Peu probable, il était fou. Ses oncles, Anjou, Berry ou Bourgogne ? L’un était mort en Italie et le second jeune marié à la cinquantaine bien tassée d’une épouse de 17 ans était déjà bien plus amoureux de ses châteaux et de ses œuvres d’art que de sa jeune épouse. Quant à Bourgogne qui, certes, a semé de nombreux bâtards, il n’aurait pas caché un enfant illégitime au sein d’une contrée inféodée à son pire ennemi : Domrémy, en territoire Barrois qui était au duc de Bar proche allié des Orléans. Reste Louis, duc D’Orléans, le frère du roi. Mêlant le roman au plus proche de l’histoire on découvre peu à peu ce brillant fastueux seigneur qui ne rêvait que d’une chose « Être roi à la place du roi ! ». Possible, mais Jeanne est née en 1412 et le Duc d’Orléans mort en 1407. Pourtant lors de l’enquête préalable au procès de réhabilitation de Jeanne conférée par le roi au Cardinal d’Estouteville entre 1452 et 1456, Hauviette, la plus proche amie d’enfance, une des dernières survivantes du passé Lorrain de Jeanne dira à ses juges : « Jeanne était plus âgée que moi d’un ou deux ans ! » Or Hauviette naquit vers 1408 !