L'éthique de la croyance et la question du « poids de l’autorité »
Clifford – qui considère la malhonnêteté intellectuelle comme étant en quelque sorte l’immoralité par excellence, puisque toutes les autres formes d’immoralité sont susceptibles d’en découler directement ou indirectement – soutient que la religion doit rester sous la dépendance de la morale, en ce sens (pour commencer) qu’elle doit, elle aussi, satisfaire la règle fondamentale de la bonne conduite en matière de croyance, même si cela risque de lui poser un problème qui pourrait se révéler tôt ou tard insurmontable : « Les croyances religieuses doivent être fondées sur des preuves ; si elles ne sont pas fondées de cette manière, il est mal d’y adhérer. » L’éthique de la croyance, telle qu’elle est défendue par Clifford, a semblé, aux yeux de critiques comme William James, à la fois naïvement intellectualiste et excessivement rigoriste, puisqu’elle exige que tous les avantages possibles de la croyance, et particulièrement le genre de stimulant et de réconfort qu’elle est susceptible de nous apporter, soient subordonnés et éventuellement sacrifiés à un seul d’entre eux, à savoir la vérité. Valéry disait que les preuves sont la politesse de l’esprit et qu’il faut toujours demander des preuves. Mais ce qui est plus grave que la quantité d’impolitesse assez effarante qu’on est obligé de supporter aujourd’hui de ce point de vue est, si l’on éprouve une certaine sympathie pour la position de Clifford, la quantité d’immoralité qui va avec elle et qui la supporte. Si l’on est intéressé par la question de la vérité, il n’est pas possible de ne pas l’être aussi par la question des raisons qui peuvent être produites en sa faveur. Et on ne peut sûrement pas se contenter de prétendre que, si on n’est pas intéressé par la deuxième question, celle des raisons et des preuves, c’est parce qu’on connaît d’autres moyens qui permettent de parvenir beaucoup plus sûrement à la vérité. Il vaudrait probablement mieux admettre que c’est plutôt parce qu’on n’est pas réellement intéressé par la question de la vérité elle-même et qu’on est sensible à d’autres avantages de la croyance que ceux qui résultent de sa vérité. C’est sûrement en dernière analyse pour cette raison que notre époque semble être si peu séduite par l’idée d’une éthique de la croyance. Il est évidemment difficile de l’être si on est enclin à considérer que ce qui compte n’est pas la vérité, mais uniquement la sincérité de la croyance.
-
Autore:
-
Anno edizione:2015
-
Editore:
-
Formato:
-
Lingua:Francese
Formato:
Gli eBook venduti da Feltrinelli.it sono in formato ePub e possono essere protetti da Adobe DRM. In caso di download di un file protetto da DRM si otterrà un file in formato .acs, (Adobe Content Server Message), che dovrà essere aperto tramite Adobe Digital Editions e autorizzato tramite un account Adobe, prima di poter essere letto su pc o trasferito su dispositivi compatibili.
Cloud:
Gli eBook venduti da Feltrinelli.it sono sincronizzati automaticamente su tutti i client di lettura Kobo successivamente all’acquisto. Grazie al Cloud Kobo i progressi di lettura, le note, le evidenziazioni vengono salvati e sincronizzati automaticamente su tutti i dispositivi e le APP di lettura Kobo utilizzati per la lettura.
Clicca qui per sapere come scaricare gli ebook utilizzando un pc con sistema operativo Windows