Pour entrer dans le XXIe siècle, l'Organisation des Nations Unies (ONU) avait adopté, à l'unanimité de ses membres, les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ceux-ci s'articulaient en neuf grands objectifs à atteindre d'ici 2015 à savoir : éliminer l'extrême pauvreté, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité de sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA et le paludisme, préserver l'environnement, mise en place d'un partenariat mondial pour le développement. Chaque objectif ayant ses cibles particulières, l'ensemble de ces objectifs était voulu comme une nouvelle stratégie adaptée aux besoins et aux problèmes mondiaux fluctuants au XXIe siècle. Ces OMD ont probablement réorienté les politiques de développement des pays en (voie de) développement. Que ces politiques relèvent des instances publiques seules, qu'elles relèvent d'un partenariat entre instances publiques et acteurs sociaux organisés qu'ils soient publics ou privés, ou enfin qu'elles ne soient identifiables que dans les instances privées. Les tous pouvant être localisés à des niveaux d'interactions différents, entremêlés et/ou complémentaires ou au contraire rendus incompatibles : micro, méso, macro. C'est dans cette perspective analytique que s'inscrit le présent numéro des Cahiers du CERPRU qui s'est proposé de coller à cette période et d'étudier à l'Est de la RD Congo certains problèmes participant de l'objectif 1 des OMD. Cet objet visant la réduction de l'extrême pauvreté et la faim s'articulait en 3 cibles : réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la part des personnes qui vivaient avec moins de un dollar journalier ; fournir un emploi décent et productif à tous les jeunes et les femmes inclus ; réduire de moitié sur la même période la part des personnes souffrant de la faim (malnutrition, sous-nutrition). Il a été pour nous ici question d'identifier, de décrire, d'analyser, d'évaluer et de proposer de pistes d'action à partir d'un certain nombre d'activités, des pratiques et comportements, des modes de production, des résultats générés, des obstacles et des contraintes à lever, et des représentations sociales découlant localement de tout cela. Le tout s'appréhendant en définitive comme participant des stratégies organisées ou non en cours auprès des différents réseaux sociaux locaux vivant malgré-eux aussi dans un monde globalisé. Et auprès desquels ces stratégies participent alors des processus sociaux de production et d'accès à plus des ressources directes (produits agro-alimentaires par exemple) ou indirectes (recréation des nouveaux emplois formels ou pas...) pour adresser ce double défi de la réduction de d'extrême pauvreté et de la faim. Le présent numéro essaye de rendre compte de cela. Le choix d'aborder ici ce sujet en prenant l'alimentation comme grille d'entrée part d'un parti pris dicté aussi par le contexte local d'une situation post-conflit qui n'est pas encore totalement consolidée. Contexte qui suscita le désir d'avoir une idée plus claire sur comment des populations et communautés locales, sortant d'une longue et complexe guerre de quinze ans (1996-2010), reconstruisaient leurs systèmes de production et d'approvisionnement en ressources vitales dont celles concourant localement à une sécurité alimentaire et avec quelle durabilité.
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